LMNP : Quels revenus sont pris en compte ? Fiscalité et régime LMNP

19 août 2025

Certains revenus perçus en location meublée ne sont pas toujours imposés dans la même catégorie fiscale, et la distinction entre recettes accessoires et recettes principales reste source d’erreurs fréquentes. Depuis la réforme de 2024, le seuil de recettes pour basculer du statut LMNP au statut LMP évolue selon plusieurs critères cumulatifs, modifiant la frontière d’imposition.

Les charges déductibles et l’amortissement du bien ne s’appliquent pas de façon uniforme selon le régime choisi. Le traitement fiscal des revenus issus de la sous-location ou des prestations annexes crée aussi des disparités, susceptibles d’impacter lourdement le résultat taxable et la fiscalité globale.

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Comprendre le statut LMNP en 2025 : qui peut en bénéficier et pour quels revenus ?

Le statut LMNP demeure l’option favorite de nombreux particuliers désireux de dynamiser leurs revenus locatifs à travers la location meublée. En 2025, le dispositif cible toujours ceux pour qui cette activité n’est pas la principale source de subsistance et dont le foyer fiscal respecte les seuils dictés par l’administration. Pour être considéré loueur meublé non professionnel, il suffit que l’ensemble des recettes annuelles issues de la location meublée, tous biens confondus, reste sous la barre des 23 000 euros ou ne dépasse pas les autres revenus d’activité du foyer.

Nul besoin de s’enregistrer au registre du commerce pour bénéficier du statut de loueur meublé non professionnel. Cette activité se pratique en marge d’un emploi salarié, indépendant ou d’une autre activité principale. Les recettes locatives retenues comprennent aussi bien les loyers que les charges récupérables auprès des locataires. Les prestations annexes, fourniture de linge, ménage, sont également intégrées, à condition de rester secondaires.

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Attention, le foyer fiscal doit scruter la nature des biens concernés. Seuls les logements loués meublés, suffisamment équipés pour permettre une installation immédiate, sont éligibles. Louer une chambre chez soi, dès lors qu’elle répond aux critères de décence et d’équipement, entre aussi dans le champ du dispositif. Dès l’achat, projetez vos recettes et assurez-vous de leur cohérence avec vos autres activités : franchir le seuil déclenche automatiquement le passage vers le statut de loueur professionnel, avec à la clé des conséquences fiscales bien réelles.

Quels régimes fiscaux pour la location meublée non professionnelle : micro-BIC ou réel ?

Le choix entre le régime micro-BIC et le régime réel façonne la gestion des revenus issus de la location meublée non professionnelle. Le micro-BIC séduit par sa simplicité : déclarez les loyers bruts, et l’administration applique un abattement forfaitaire de 50 % sur vos recettes. Ce régime est réservé aux bailleurs dont les recettes locatives restent sous le seuil de 77 700 euros par an, ou 188 700 euros si le bien est un meublé de tourisme classé. Ici, pas besoin de compiler les justificatifs de charges : la simplicité prime, mais de nombreux frais réels ne seront jamais pris en compte.

Dès lors que vos charges annuelles dépassent l’abattement du micro-BIC, ou que vous franchissez les seuils, le régime réel (et sa variante simplifiée) s’impose. Cette fois, vous pouvez déduire chaque dépense engagée : intérêts d’emprunt, frais de gestion, travaux, amortissements du bien et du mobilier. Ce régime vise à optimiser la fiscalité des revenus locatifs et concerne aussi bien les investisseurs dépassant les plafonds du micro-BIC que ceux qui cherchent à affiner leur stratégie fiscale.

Voici, en résumé, les caractéristiques de chaque régime :

  • Micro-BIC : simplicité de gestion, abattement forfaitaire, aucune déduction de charges réelles.
  • Régime réel : approche technique, déduction des charges effectives, amortissement possible, revenus imposés en tant que bénéfices industriels et commerciaux (BIC).

Pour passer au régime réel, il faut notifier ce choix à l’administration fiscale, et renouveler l’option chaque année. Ce n’est pas une démarche anodine : ce choix structure votre stratégie patrimoniale sur le long terme. Les loueurs de meublés de tourisme classés profitent, eux, d’un abattement renforcé à 71 % en micro-BIC, ce qui rend cette option particulièrement attractive.

Fiscalité LMNP : comment sont imposés les revenus et quelles charges peut-on déduire ?

Les revenus LMNP relèvent de la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Ce choix implique une fiscalité propre, très différente de celle appliquée à la location nue. Le dispositif LMNP combine deux axes : l’impôt sur le revenu et les prélèvements sociaux. Les recettes locatives sont reportées sur la déclaration complémentaire de revenus du foyer fiscal. Le taux d’imposition dépend, lui, directement de la tranche marginale du contribuable.

En optant pour le micro-BIC, vous bénéficiez d’un abattement forfaitaire couvrant les frais. Aucun justificatif n’est exigé. Avec le régime réel, la règle change : seules les charges réelles sont déductibles.

Les principales charges qu’il est possible de déduire dans ce régime sont les suivantes :

  • Intérêts d’emprunt
  • Assurances
  • Travaux d’entretien
  • Taxe foncière
  • Frais de gestion
  • Amortissement immobilier et mobilier

L’amortissement constitue l’un des piliers du régime réel LMNP. Chaque année, une partie de la valeur du bien et du mobilier vient en déduction, sans créer de déficit reportable sur le revenu global. Un déficit LMNP ne peut être constaté, mais le solde négatif s’impute sur les bénéfices des exercices suivants.

La CFE (cotisation foncière des entreprises) s’ajoute à la liste des charges à surveiller : son montant dépend de la commune où se situe le bien. Les prélèvements sociaux s’élèvent à 17,2 %. Les cotisations sociales, elles, ne concernent que les loueurs franchissant certains seuils ou proposant des services para-hôteliers. La TVA reste réservée à des situations spécifiques, comme la location de meublés de tourisme classés ou certaines prestations hôtelières.

location meublée

Passer du LMNP au LMP : questions fréquentes et points de vigilance à connaître

Le passage du statut LMNP au LMP ne s’improvise pas. Deux critères bien précis déclenchent le statut de location meublée professionnelle : plus de 23 000 euros de recettes annuelles, et des recettes locatives supérieures à la somme des autres revenus d’activité du foyer fiscal. Tant que ces deux conditions ne sont pas réunies, le statut LMNP demeure d’actualité.

Ce changement ne se limite pas à la fiscalité. Il impacte aussi la couverture sociale du bailleur, qui passe alors sous le régime des indépendants. Les cotisations sociales remplacent les prélèvements sociaux, ce qui affecte directement la rentabilité nette, mais permet d’ouvrir des droits à la retraite. Côté plus-values, le LMP propose des dispositifs d’exonération totale ou partielle, sous réserve de durée de détention et de seuils de recettes, alors que le LMNP reste soumis au régime classique applicable aux particuliers.

L’organisation administrative se complexifie également. Le bailleur professionnel doit s’inscrire au registre du commerce et des sociétés (RCS). Les obligations déclaratives augmentent et la comptabilité se rapproche de celle d’une entreprise. Pour ceux qui détiennent leurs biens via une SCI, la combinaison avec le statut LMP est loin d’être évidente : la transparence fiscale de la société civile immobilière s’accommode mal du régime professionnel.

Mieux vaut anticiper ces évolutions. Elles influencent directement la gestion du patrimoine, les choix de transmission et la manière de piloter une activité de locations meublées. Le bon arbitrage fait la différence entre simple complément de revenu et véritable stratégie d’investisseur averti.

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